JUILLET l592.                                 263
M. d'Aumale celui de Picardie; M. d'Elbeuf celui du Bourbonnois; M. de La Chastre celui du Berry; M. de Villars celui de Normandie ; M. de Saint-Pol celui de Champagne; M. de Rosny celui de l'Isle de France; M. de Joyeuse celui du Languedoc.
Ces derniers articles ne plaisent pas à-aucuns zélés pour la gloire du royaume, qui par-là seroit divisé; aussi croit-on qu'ils ne seront point reçûs, et qu'ils feront obstacle à la paix.
[juillet.] Le vendredi 3 juillet 1592, furent faites défenses à Paris de ne plus aller et venir à Saint-Denis, fust pour trafïiquer ou autrement, sur peine de prison. Injonction à tous ceux du parti contraire de vider la ville dans vingt-quatre heures, sur peine d'estre declarés prisonniers de bonne guerre. Tous passeports à cest effet révoqués, qui estoit un moien pour tirer argent par le renouvellement des dits passeports : comme aussi dés le lendemain on en avoit plus qu'on ne vouloit en payant.
Ce jour, fust chanté un Te Deum à Nostre Dame, d'une desfaite de huguenots, qu'on crioit à Paris faite par M. de Joieuse devant la ville de Lautrecht eh Al­bigeois.
Le dimanche cinquieme dudit mois de juillet, le curé Saint-André des Ars cria fort en son sermon contre la paix qu'on disoit qu'on vouloit faire : ce qu'il ne croiioit pas. Mais si tant estoit, et qu'on en descouvrist quelque chose, il faloit prendre les armes, et faire plus tost une sédition, de laquelle il seroit des premiers, et en tueroit autant qu'il pourroit. Il prescha aprés que ceux qui estoient avec ce malheureux Bearnois estoient tous damnés, quelques catholiques qui sc dissent; et
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